A la naissance, nous arrivons dans une famille chargée en croyances et valeurs de toutes sortes. Que cela soit dans le domaine de la famille, du couple, du travail et là, c’est la grande loterie. Certains s’incarneront dans un milieu gangrené de croyances limitantes empêchant le bon développement psychique de l’individu et d’autres dans un milieu plus homogène avec des croyances aidantes.
Il est important de distinguer valeurs et croyances, les valeurs sont des idéaux et répondent à des normes et les croyances s’apparentent à des convictions.
Nous grandissons tous avec des valeurs, prioritaires et secondaires, qui contribuent à forger notre personnalité. Ces valeurs nous conditionnent dans notre façon d’être au monde et nous agissons en fonction de celles-ci.
Et ce n’est souvent que tardivement, en prenant du recul ou en ressentant un sentiment d’enfermement, que nous prenons conscience que certaines croyances ne nous appartiennent pas. Que ces croyances nous limitent dans nos interactions ou bien que nous avons une valeur qui nous empêchent de faire certaines choses. En fait, ces croyances et valeurs sont le fruit de pensées transgénérationnelles qui nous ont été imposées. Héritage parfois très lourd. Cette prise de conscience est primordiale pour se détacher et retrouver son libre arbitre.
Prenons l’exemple d’un garçon avec le goût pour l’indépendance et la liberté grandissant dans un milieu rural conservateur avec 3 valeurs principales : en premier le Pouvoir, en second le Traditionalisme et en troisième le Conformisme.
La valeur Pouvoir le dirige à avoir un statut social, il faut gagner de l’argent et avoir le contrôle sur les personnes et les ressources.
Dans le domaine familial, la valeur Traditionaliste lui demande d’assumer et de protéger sa famille de prendre ses responsabilités et d’accepter les coutumes.
La valeur de Conformité lui dicte de modérer ses actions et envies susceptibles de contrarier autrui et de ne pas transgresser les attentes ou normes sociales. (en gros : dire Amen et pas faire de vague !).
Cet enfant à qui on a inculqué qu’il fallait être fort et que le paraître est important devient un homme et rencontre une femme d’un milieu et de valeurs communes. Elle lui fait des enfants alors qu’il n’en voulait pas, l’engrenage commence dans le non-respect de ce qu’il désire.
Les années passent, le couple, avec cette valeur Pouvoir, engrange les investissements. Le fruit de leur travail paye, une fondation financière s’installe. Cependant le couple se porte mal, la passion du début a laissé la place à une indifférence commune. Quelques infidélités de part et d’autre viennent ponctuer leur quotidien mais bien sûr rien ne transpire, restons conformes à l’image.
Et là, le poids familial le rappelle à l’ordre avec le sens des responsabilités, 3 enfants sans être marié ce n’est pas digne de l’homme fort et puissant qu’il est. Sauf qu’intérieurement il n’en éprouve pas le besoin mais en pensée ça donne « il faut que je protège mon patrimoine et ma famille, elle veut un grand mariage moi je m’en fiche par contre la dot ne sera pas négligeable et me donnera accès à d’autres investissements ». La valeur Pouvoir étant principale, même s’il n’éprouve plus que du respect pour elle, il va épouser cette femme et répondre ainsi à ses 3 valeurs principales. Étouffant une fois de plus son besoin de liberté. Il s’est tellement habitué à être coupé de son ressenti que se connecter à ce qui pourrait le faire vibrer intérieurement l’effraie. Rester dans le mental et la rationalité est bien plus sécurisant que d’écouter des émotions qui pourraient le déstabiliser, puisque qu’il a cette croyance qu’être fort c’est rester au contrôle de son émotionnel.
Il se marie donc par raison et intérêt tout en sachant inconsciemment qu’il fait une erreur. Mais il fonctionne en mode automatique depuis le départ alors pourquoi commencer à se poser des questions ?
Les enfants grandissent et le couple n’est plus que deux colocataires partageant le même lit. Forcé de constater que la femme sans exigence des débuts s’est transformée en partenaire financier à qui il doit rendre des comptes, que ses enfants se replient sur eux-mêmes, cet homme continue de souffrir en silence alternant entre désarroi et tristesse, évoluant dans cette ambiance où l’image de la famille heureuse n’est plus qu’une vitrine. Il y pense parfois mais les enfants sont jeunes, le divorce c’est le déshonneur, que va penser la famille qui l’a éduqué, ça coûte cher, il y a trop d’enjeux…
Alors la question qu’on peut se poser c’est jusqu’à quand cet homme va respecter sa valeur de Conformité ? Jusqu’à quand va-t-il continuer à s’infliger cette solitude intérieure ? A quel moment va-t-il s’autoriser à sortir des faux semblant pour être dans l’ÊTRE. Ira-t-il jusqu’au burn-out ou plongera-t-il dans l’alcool pour anesthésier ce vide abyssal ? Chacun est libre de sortir des schémas pré-établis, encore faut-il en prendre conscience. On peut supprimer des croyances mais on ne change pas ses valeurs. En revanche, on peut en modifier la hiérarchie.
Alors, ouvrons nos consciences en nous connectant à notre SOI PROFOND pour retrouver notre liberté d’action.